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Mot de circonstance à l’occasion de la célébration du quatrième anniversaire de l’installation canonique de Mgr Willy NGUMBI

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Excellence Monseigneur, Père-Evêque,

Voici quatre ans, jour pour jour, que notre vivre et être ensemble se consolide.  Nous, vos enfants, chrétiens, catéchistes, religieuses, religieux et prêtres du diocèse de Goma, sommes venus rendre grâce au Seigneur pour ce qu’il nous donne chaque jour pour rendre possible la marche de notre famille conforme à sa volonté.

Nous, vos enfants sommes venus implorer beaucoup de grâces au Seigneur pour vous cher Père, car dans cette marche commune, vous portez la plus grande et grave responsabilité car vous y répondez plus que tous et au nom de tous.

Quatre ans, cher Père, c’est déjà une vie. Sûrement depuis votre retour à la maison, il vous arrive de vous étonner que votre famille ait beaucoup changé. Sûrement vous découvrez que certaines choses dans la famille sont comme vous ne les avez pas laissées ou plutôt comme vous le croyiez. Cela sûrement vous remplit de joie ou de tristesse. Oui cher Père, pendant votre départ de la maison, les efforts ont été nombreux pour tenir la maison propre, mais certaines choses nous ont échappés.

Comment ne pas remercier tous ceux qui ont porté cette famille pendant ce temps et ont permis que vous la trouviez si belle et si forte ?

Leurs Excellences Messeigneurs les Pères Émérites, soyez remerciez pour ces efforts et sentez-vous toujours redevables de la redynamisation de notre famille diocésaine aux côtés de notre cher Père-Evêque. Soyez soucieux de ce qu’il aime et de la vision que notre cher Père voudrait imprimer à notre famille. C’est nous tous, chrétiens de ce diocèse, catéchistes, religieuses, religieux et prêtres qui sollicitons vos efforts de nous rassembler tous derrière un unique Pasteur et Père.

Père Willy, notre cher Père-Evêque, le jour de votre retour à la maison une pluie torrentielle, inhabituelle s’était abattue sur nous tous et personne, comme les gens de Nazareth, n’a manqué de se demander que serait-ce donc cet enfant (Lc 1,68), qui rentre aujourd’hui à la maison ?

Le Seigneur vous a choisi cher Père, le Seigneur vous a béni. Si le jour de votre retour nous n’avons pas eu de consécration, nous avons eu cependant une multitude de bénédictions et grâces qui ont inondées notre diocèse et l’ouverture de votre charge de père, le premier de tous dans notre famille. Autant d’eaux bénites venues du ciel n’est pas le propre de tous nos célébrations au point que tous, politiciens, invités d’autre foi, enfants, jeunes et, adultes retrouvâmes sous le même temple, comme une unique famille pour inaugurer les merveilles de votre retour.

Père-Évêque, celui qui nous a bénis ce jour-là, nous bénit toujours, il nous bénit toujours par votre présence permanente en famille, il nous bénit par votre écoute qui ne manque à aucune de vos filles et de vos fils, il nous bénit par votre sourire tellement naturel, il nous bénit par votre affabilité et votre humanité sincères et honnêtes, il nous bénit par vos petits doigts qui nous touchent tous sans distinction, il nous bénit en permanence par tout votre être.

Oui, il nous bénit, il nous bénit, il nous bénit par vous cher Père, vous êtes très cher pour nous.

Nous sommes venus nombreux aujourd’hui pour vous témoigner nos sentiments filiaux et   notre proximité ineffable. Nous sommes venus vous dire cher père, bien que la réalité de notre famille change si profondément, bien que les choses soient réellement si difficiles, nous savons que nos regards sont posés sur vous cher père, et nous demandons la grâce de ne pas nous éloigner de ce à quoi vous nous inviter.

D’aucuns parmi nous, cher Père, n’oublie que dans la nuit noire on reconnaît le chemin qu’en ne suivant qu’une seule voix. Cette unique voix qui nous trace le chemin, nous la connaissons et nous voulons la suivre maintenant et toujours.

Cher père, tous vos enfants vous disent bonne fête et soyez rassuré, ils sont tous rangés derrière vous, comme un seul homme.

Fait à Goma, le 19 mai 2023

Mgr Henri CHIZA,

 Vicaire général

Essai de réflexion sur l’interculturalité et l’éducation aux compétences interculturelles

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  1. Les compétences interculturelles

De tous les aspects nécessaires permettant à l’homme de s’épanouir, d’exprimer ses idées ses émotions, ses sentiments et ses opinions, le vivre ensemble semble prendre la place la plus importante vue son rôle qu’il a à jouer dans nos communautés de vie, entre deux ou plusieurs cultures. Nous voulons porter par ce petit article, une réflexion sur l’interculturalité comme un fondement de développement pour une société ou des communautés en quête de la paix et de la solidarité.

Les compétences d’interaction permettant à une personne ou à un groupe de tisser des relations de respect, d’harmonie, voire d’engagement avec d’autres personnes et groupes, avec d’autres cultures, et avec la collectivité. « Les compétences de discernement permettent de mieux percevoir les éléments démagogiques ou manipulatoires. Les compétences de réflexion critique permettent de prendre de la distance pour évaluer ce qui se présente. Les compétences de réflexion pacifico-critique amènent à voir plus loin et percevoir ce qui pourra apaiser, qui pourra ramener le calme et les distinguer de ceux qui pourraient attiser le feu. »   Ainsi nous pouvons comprendre par cette avancée que les compétences interculturelles peuvent être celles qui permettent d’interagir harmonieusement dans la diversité. Les compétences interculturelles font  par la suite un appel fort aux émotions et sentiments qui vont générer des attitudes et comportements d’ouverture, d’accueil et d’écoute pour interagir avec d’autres cultures avec considération et aisance. Notre milieu de vie est plus riche dans la diversité culturelle. Notre choix personnel peut nous conduire à un développement et vers une paix durable, si chacun  vit et perçoit l’autre comme son semblable. Disons par ici que ces compétences s’appuient sur le développement de la connaissance de soi, de sa propre identité culturelle et de la prise de conscience de ses racines multiples voir aussi celles de l’autre. Elles se construisent aussi avec la prise de conscience de faire partie de la communauté humaine, en plus de nos communautés proches. Ainsi, ce sont des compétences affectives et sociales qui doivent nous permettre de se sentir à l’aise avec des gens ayant des identités culturelles différentes et de mettre à l’aise les personnes d’autres cultures. Elles sont celles qui forgent dans les rencontres et interactions avec d’autres personnes et populations. Elles peuvent s’appuyer sur la collecte attentive de connaissances interculturelles, mais c’est dans le plaisir partagé de la rencontre et de l’échange qu’elles se développent.

Suivant les idées ci-haut, disons que la compétence interculturelle  peut s’habiller une forme d’un ensemble de capacités, dont la capacité à forger sa propre identité, à la fois singulière et multiple; à dépasser ses peurs et préjugés culturels; à reconnaître l’altérité et à faire preuve d’ouverture, d’accueil, de compréhension, d’acceptation et d’inclusion ; chacun doit s’y retrouver. Elle comprend l’aptitude, dans la rencontre avec une personne d’une autre culture, de ressentir son propre enracinement sans subir de déracinement, sans craindre de perdre ses racines ou de les renier. Toutes ces composantes de la compétence interculturelle sont devenues indispensables pour fonctionner avec bonheur dans la diversité croissante de son lieu de vie.

A comparer avec la tolérance qui est une attitude, plus limitée, qui ne s’étend pas à l’ouverture, l’accueil ou l’inclusion, ni même à l’acceptation, et qui ne suffit pas pour assurer la paix sociétale. « Les compétences interculturelles doivent se fonder sur des valeurs humaines de considération, d’appréciation, de partage, de solidarité, de justice et d’empathie, lesquelles sont partagées à travers les cultures. »  Nous remarquerons du coup que celles-ci ont pour fondement philosophique, spirituel et religieux l’unité des êtres humains au-delà des particularismes, d’un certain égocentrisme de leurs identités culturelles respectives. Elles permettent ainsi de cultiver des relations fondées sur des sentiments d’unité humaine et vivre la diversité culturelle comme une richesse. Les travailler en classe permet aussi de développer la pensée réflexive de l’élève: que se passerait-il si personne n’acceptait plus l’altérité humaine? Comment pourrait réagir ceux dont la différence est rejetée? Et comment se sent-on quand l’altérité est reconnue de tous?

  1. Éducation aux compétences interculturelles

Éducation qui vise à sensibiliser les nouvelles générations à des valeurs, des attitudes et des compétences psychosociales qui favorisent la bonne entente entre enfants et groupes d’enfants ayant des identités culturelles différenciées, parfois fermées l’une à l’autre au départ, afin de leur permettre de bien vivre ensemble dans la diversité, comme enfants et comme jeunes, et tout au long de leur vie. Ceci entre dans le cadre d’une éducation saine pour les générations, en les formant à la diversité, les jeunes gens doivent dès le bas âge apprendre à vivre ensemble, à partager avec les autres qu’ils trouvent différents de leur culture.

La culture d’exclusion ne doit pas ressortir des générations naissantes, ceci est souvent source des multiples guerres et des conflits interethniques qui rendent malheureusement maladroite notre société. Dans les bas âges faire sentir aux enfants qu’ils doivent vivre avec les autres ; le parent est par là le premier artisan du vivre ensemble, car c’est lui le premier qui doit apprendre à l’enfant les notions de base du vivre ensemble.

En effet, comme le disent les autrices citées ci-haut : « cette éducation correspond à une approche éducative positive et proactive pour prévenir le racisme et la xénophobie, et plus spécifiquement les comportements d’exclusion, d’évitement et de fermeture, ainsi que les attitudes de mépris, de dévalorisation, de dénigrement et de discrimination qui découlent notamment des peurs individuelles et/ou collectives de la diversité croissante. »  C’est une approche positive en ce sens qu’elle sensibilise les enfants aux autres, avec leur diversité respective, et les encourage à s’approprier des valeurs, des modes de comportement et des outils qui vont leur donner le goût de la pluriculturalité réussie. C’est une approche proactive en ce sens qu’elle responsabilise les enfants, les incitant à co-créer eux-mêmes, de façon dynamique, un bien vivre ensemble réussi dans la diversité. C’est une éducation qui propose de dépasser l’optique des interdits et des règles de tolérance, et de miser sur le plaisir de la pratique même.

L’éducation aux compétences interculturelles doit viser à renforcer la confiance en soi des enfants et des jeunes et leur aisance dans un environnement culturellement hétérogène. Elle vise en outre à les sensibiliser à l’importance de cultiver des identités ouvertes afin d’éviter des « identités meurtrières » face aux autres qu’ils peuvent trouver étranger ou différents de ce qu’ils peuvent croire d’eux-mêmes. Elle comprend l’apprentissage de savoir-être spécifiques qui contient ainsi des attitudes fondées sur des valeurs humaines partagées et de savoir-faire spécifiques contenant aussi des comportements induisant des relations de paix interculturelle, sans violence, ainsi qu’une sensibilisation aux réalités qui nous rend tous comme des êtres humains, égaux en droits et en considération, vivant une multi-culturalité croissante, partageant un même lieu de vie et une même zone, une même région, sur un même territoire.

Conclusion

Disons pour clore, qu’il nous est important chaque jour de savoir découvrir cette richesse sans jamais l’éteindre en nous et dans nos communautés ; savoir donner à chacun la chance de jouir de cette diversité. Le grand danger qui guette notre société, c’est la crise de conscience, un défi de vouloir toujours indexer l’autre pour ce mal ou l’autre ; ne pas reconnaitre sa responsabilité pour une erreur qui ronge la société. Une société avisée devrait partir de cette diversité culturelle pour bâtir son développement et construire sa paix. A trop vouloir ne pas se considérer comme membre d’une même société, je dois en ce sens trouver l’autre toujours comme un ennemi, comme celui qui vient m’empêcher d’évoluer, de m’épanouir dans ma vie, quelqu’un de qui vient tout mal, celui qui vient spolier ma liberté, l’étouffer ; en ce sens je dois l’éliminer, voilà la source des différentes guerres qui guettent notre région du jour au lendemain. Il est par là important de se connaître soi-même, savoir que tout le monde peut commettre une erreur contre et dans la société. Nous pouvons donc observer une certaine perte de conscience et du rapprochement social, la déconsidération d’une couche sociale causée par le manque d’insertion culturelle et sociale.

Par  Linda Pascal Bikuba, Séminariste  en 2ème Théologie/Saint Jean Paul II

Érection d’une nouvelle province: signe de maturité des ursulines de la RDC

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Les Sœurs Ursulines de Tildonk se sont réunies le mardi 22 novembre 2022 autour de Mgr Willy Ngumbi, Evêque de Goma dans une messe, en vue de rendre grâce à Dieu pour l’érection d’une nouvelle province Ursuline en République Démocratique du Congo, confiée sous la responsabilité de la Sœur Marie-Louise Zawadi Shamabale.

Fondée en 1818 en Belgique par l’Abbé Corneille Martin Lambertz, Curé de Tildonk au moment où la Belgique se trouvait dans une situation dramatique de pauvreté tant morale que spirituelle, causée par les révolutions qui ravageaient l’Europe. En initiant cette Congrégation, ce prêtre voulait sauver la société et l’Eglise, en commençant par sortir la jeunesse de l’ignorance déplorable dans laquelle elle se trouvait; tout en aidant les paroissiens à la conversion des mœurs et l’approfondissement de leur vie chrétienne.

Cette Congrégation s’est implantée en République Démocratique du Congo, ancien Zaïre en 1955. La congrégation des Ursulines de Tildonk est arrivée donc à Goma et a commencé directement avec la construction de l’école primaire Sainte Ursule  qui deviendra ensuite l’école secondaire Sainte Ursule qui a été nommée après le lycée Chem-chem. C’est à ce site là que les Sœurs ont commencé la mission du Zaïre qui jadis était encore une sous province.

Ainsi pour devenir aujourd’hui  une province autonome, la sous-province ursuline du Congo a été soumise à des différentes conditions auxquelles non seulement elle a répondu favorablement mais aussi il s’est fait sentir une grande maturité en elle, ce qui a poussé  la maison généralice se trouvant en Belgique de faire de la RDC une Province Ursuline qui désormais est autonome.

« C’est depuis l’année 2016 que les travaux ont commencé, nous avons été soumises à un canevas à suivre et sur lequel il fallait travailler sur quelques domaines de la vie entre autres le charisme, la mission, l’apostolat, la vie spirituelle, le leadership de la province, le nombre des membres, de travailler les directives de la province parce que nous travaillions avec les directives générales de notre congrégation et nous les avons faites et présentées au chapitre vice provinciale de septembre 2021. Le suivi a été effectué par le gouvernement général et le conseil élargie, et c’est le 17 mai 2022 à Rome que le gouvernement général a déclaré que désormais la vice-province du Congo passe au rang de province et un décret a été signé le 31 de ce même mois par la supérieure générale autorisant le fonctionnement du provincialat du Congo », a déclaré la sœur Marie-Louise Zawadi, Supérieure provinciale des sœurs ursulines au Congo.

Dans ses allocutions faites pendant cette messe d’action de grâce, cette Supérieure a dit avoir confiance au Seigneur qui l’a choisi et aux consœurs avec lesquelles elle travaille ensemble ; tout en les invitant à la collaboration dans le travail et de la porter chaque fois dans leurs prières pour qu’elle exerce bien le ministère lui confié par le Seigneur.

Dans son homélie, Mgr Willy Ngumbi, célébrant du jour n’a pas su terminer sans pour autant présenter ses sincères félicitations à la nouvelle Province ursuline : « Dans une Eglise, une province est une entité importante surtout de par les indicateurs de sa croissance, de sa maturité, de ses responsabilités, des moyens nécessaires pour se prendre en charge, … C’est ainsi que nous rendons grâce à Dieu pour la croissance de la congrégation des sœurs Ursulines de Tildonk dans notre pays la RDC. Je profite par ces mots vous féliciter pour la grande maturité que vous avez prouvée, pour le grand travail abattu malgré les hauts et les bas, pour les efforts fournis pour que vous obteniez aujourd’hui la responsabilité de cette province. Ce n’est pas un fruit du hasard mais d’un dur labeur. Travaillez encore plus fort et ensemble comme vous avez l’habitude de le faire. Que ce provincialat ne vous fasse pas orgueilleuses mais  rendre gloire à Dieu pour le salut du monde ».

Pour sa part Mgr Théophile Kaboy, Evêque émérite de Goma, présent aussi à cette activité a dit reconnaitre les efforts consentis par les sœurs ursulines depuis des années et a loué leur esprit de collaboration et de l’assiduité au travail, au service du Seigneur.

Signalons que la congrégation des ursulines de Tildonk est désormais à 15 communautés en RDC dont 5 communautés à Goma, 2 à Bukavu, 2 à Kindu, 1 communauté à Kalima, à Lubumbashi ville 3 communautés, 1 à Kambove et 1 à Likasi et compte encore s’élargir sur toute l’étendue du Congo dans les années qui suivront.

Angèle Buke

Une nouvelle paroisse voit le jour dans le Diocèse de Goma

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Dans l’objectif de rapprocher les fidèles chrétiens à leurs pasteurs, L’Evêque de Goma, Son excellence Mgr Willy Ngumbi, a érigé canoniquement à travers une célébration eucharistique, concélébrée par une cinquantaine des prêtres, une nouvelle paroisse et l’a confiée sous l’intercession du Bienheureux Isidore Bakanja, le dimanche 25 septembre 2022 dans l’esplanade de l’Institut Supérieur des techniques médicales (ISTM GOMA).

Du  latin parochia (grec paroikia), le mot paroisse signifie  littéralement l’ensemble des maisons voisines. Le mot paroisse contient donc une notion de voisinage, de proximité : autrement dit, pour qu’il y ait communauté chrétienne, un minimum de relations sociales entre les personnes est nécessaire. Il faut aussi que le curé à qui la charge de la paroisse est confiée, puisse identifier cette communauté. Dans la restructuration territoriale, il faut donc s’interroger sur les limites géographiques, lesquelles doivent demeurer raisonnables, telles que le pasteur et les fidèles qui contribuent à l’exercice de la charge ne se trouvent pas placés aux antipodes des réalités locales.

C’est dans ce cadre, et vue la nécessité qui s’était fait sentir depuis 2019, sur demande des prêtres de la paroisse Saint François Xavier de vouloir voir les chrétiens des villages Muja, Mukondo et une partie de Ndosho être proches de leurs pasteurs, ces chrétiens qui, depuis des années, éprouvent des difficultés de participer à la liturgie de la paroisse faute de la grande distance qu’ils parcourent, que la naissance de cette paroisse tant attendue vient d’être réelle et mise sous la direction des Pères Caracciolini ( les clercs Réguliers Mineurs C.R.M).

C’est ainsi que, entouré des milliers des chrétiens de cette contrée et venus d’autres paroisses de Goma, devant les différentes autorités politico-administratives et coutumières de la province du Nord-Kivu, possédant au nom de tout le Diocèse le pouvoir de créer des paroisses, l’ordinaire du lieu a procédé à la lecture du décret tiré du droit Canon, autorisant l’érection canonique de la nouvelle paroisse Bienheureux Isidore Bakanja ; et la paroisse fut créée.

Dans ses allocutions, le célébrant du jour a fait part à l’assemblée du pourquoi et volonté il confie cette nouvelle paroisse à l’intercession du Bienheureux Isidore Bakanja : « J’ai trouvé mieux que Bakanja soit l’intercesseur des chrétiens de cette paroisse car il a été proclamé par le pape Jean-Paul II comme patron des laïcs congolais, il est aussi le vrai Zaïrois, le vrai congolais. Il est mort pour la foi catholique, il est laïc comme vous, il est votre frère et va intercéder pour vous auprès du Père ».

« Oui c’est une nouvelle paroisse, c’est un bébé qui vient de naître, et n’a rien », par ces mots l’ordinaire du lieu a appelé tous les fidèles de Goma et toutes les personnes de bonne volonté de venir en aide à ce nouveau-né sous diverses formes et selon la capacité de tout et un chacun pour qu’il grandisse.

Signalons que c’est une nouvelle paroisse qui nécessite beaucoup de choses pour son fonctionnement, notamment, le presbytère, les bureaux des prêtres et agents pastoraux, les moyens de transport, des salles de réunion, de catéchèse, des objets liturgiques, Etc.

Au cours même de cette célébration, différents fidèles ont prêché par l’exemple en apportant à l’instant même différentes donations à ce bébé qui vient de naître, notamment des sacs de ciment, de tonnes de fer à béton et la monnaie ; un exemple vivant de soutien au développement de l’œuvre de Dieu.

Heureuse d’appartenir à une paroisse très proche de sa résidence, Riziki Nzabora, une fidèle de cette paroisse et habitant du village Mukondo exprime  son immense joie à travers une interview accordée à Construire Ensemble : « J’ai été très heureuse d’apprendre que Mgr l’Evêque, notre Pasteur va ériger une nouvelle paroisse à Goma et particulièrement dans ma contrée. Je suis soulagée, vu que je parcourais plusieurs kilomètres pour arriver à la paroisse Saint François, et j’étais déjà fatiguée. Je me contentais déjà des activités des communautés Ecclésiales Vivantes et des carrés et je ne pouvais plus aller à la messe, ni à la confession et je ne pouvais plus accéder à communion car j’étais trop loin de la paroisse. Gloire à Dieu qui vient d’exaucer nos prières et grâce à lui, aujourd’hui je redeviens un chrétien digne qui doit vivre les sacrements ».

Signalons que les chrétiens de cette paroisse à travers leur Conseil paroissial n’ont pas cessé de remercier l’Ordinaire du lieu pour son grand souci du développement du diocèse et d’avoir pensé à eux. Informons aussi que cette contrée représentait les 2/5 des fidèles chrétiens de la paroisse Saint François-Xavier/Ndosho, qui est maintenant la paroisse mère des paroisses Bienheureux Isidore Bakanja, Saint Pierre Claver et paroisse de l’Emmanuel dite Shaba.

C’est ainsi qu’une visite a été rendue effective au quartier Saint Joseph, qui désormais est devenu et servira comme Eglise paroissiale Bienheureux Isidore Bakanja, ceci afin de s’imprégner de l’état de lieu, de l’Eglise, de la parcelle, etc.

Angèle Buke

Communication

Cri de la Paix : Cette Insistante Réclamation de la Paix en RDC

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C’est sous le thème « Le cri de la paix », religion et culture en dialogue qu’une conférence de paix a été organisée par la Communauté de Sant ’Egidio en présence de leaders religieux le mardi 1er novembre 2022 à l’hôtel Congo Uni, dans le cadre du projet interconfessionnel pour la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo.

 Prière attribuée à Saint François d’Assise

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« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,

Là où est la haine, que je mette l’amour.

Là où est l’offense, que je mette le pardon.

Là où est la discorde, que je mette l’union.

Là où est l’erreur, que je mette la vérité.

Là où est le doute, que je mette la foi.

Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.

Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.

Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler,

à être compris qu’à comprendre,

à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,

C’est en s’oubliant qu’on se retrouve,

C’est en pardonnant qu’on est pardonné,

C’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Prière attribuée à Saint François d’Assise

Les confessions religieuses en quête de la paix au Nord-Kivu

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Les confessions religieuses se sont réunis dans une paillote de paix le mardi 21 juin 2022 au Centre Don Bosco Ngangi dans l’objectif de conscientiser tous les chrétiens et croyants à la cohabitation pacifique et de s’imprégner de l’évolution de la recherche de la paix en territoire de Nyiragongo, dans le cadre du projet Interconfessionnel pour la paix au Nord-Kivu, particulièrement dans la chefferie de Bukumu, financé par CAFOD.

C’est depuis le 19 février 2022 que les leaders de différentes confessions religieuses se sont réunis et ont ressorti une idée de lancer officiellement le projet interconfessionnel pour la paix au Nord-Kivu, qui est selon eux un projet qui vient soutenir leur engagement d’accompagner le processus de consolidation de la paix dans la province du Nord-Kivu.

Dans ce même cadre, ces leaders entourés de leurs chrétiens et croyants du territoire de Nyiragongo se sont joint à travers un culte d’action de grâce présidé par Mgr Willy Ngumbi, Évêque de Goma.

Dans son homélie, tiré de l’Evangile de Jésus Christ selon Saint Luc 10, 25-37, le prélat Catholique de Goma a invité les fidèles chrétiens et croyants à être des artisans de la paix car même la Bible dit : « Heureux ceux qui ont un cœur bon, heureux les artisans de paix car le royaume des cieux est à eux» :

« Cela fait maintenant plusieurs années que notre province traverse des moments pénibles suite à des guerres comme celles des FDLR, CNDP, M23, etc. Et malheureusement jusqu’aujourd’hui nous traversons la même situation et nous en sommes fatigués. C’est pourquoi toutes les armes de guerre seront transformées en outils de jardin pour cultiver afin de combattre la famine. Nous devons éviter toute forme de guerre, de violence et de criminalité ; car, nous avons besoin de la paix, la cohabitation pacifique mais aussi l’unité doit être l’élément capital qui nous caractérise. Quand vous vous retrouvez ensemble Tutsi, Hutu, Nande, Hunde, Kumu, cultivez la paix entre vous car vous êtes tous des frères » a insisté Mgr Willy Ngumbi.

De son côté, le chef  projet n’a pas cessé de solliciter l’appui de ces responsables des confessions religieuses et de tout le monde pour que les actions menées aient encore de l’impact au sein des communautés, car selon lui l’Eglise a toujours changé ce monde : « L’appui et l’accompagnement des leaders des confessions sont les deux éléments très capitaux auxquels nous recourrons toujours pour la quête de la paix. Nous avons abouti à certains résultats grâce à la sensibilisation, la formation et le travail en équipe. Il y a eu des sensibilisations de masse au-delà même de nos sites pilotes à travers les radios Maria, Source de vie, Sauti ya Enjili, etc. Plus de 180 leaders religieux et communautaires ont été formés et ont formé à leur tour des groupes qui sont allés dans les villages et ont fait un travail incroyable ; et si le travail continu de cette façon nous pouvons atteindre notre objectif, celui  de consolidation de la paix au Nord-Kivu. Chaque fois après l’atelier les participants manifestaient leur satisfaction pour montrer qu’ils étaient ignorants car ils croyaient que la paix c’est d’abord quelqu’un d’autre alors que la paix commence par soi-même. Tous, nous devons être acteurs de la paix ».

Ainsi, différents témoignages et exemples ont été donnés par certains leaders des confessions religieuses et communautaires. Lesdits témoignages qui ont élucidé la manière dont le travail a été fait ainsi que l’impact du projet au sein des communautés.

C’est le cas du témoignage du Responsable de l’Eglise Anglicane du territoire de Nyiragongo qui dit avoir sensibilisé les leaders anglicans, vieux, papa, mamans, jeunes et enfants anglicans sur la paix. D’après ses analyses, ces sensibilisations ont ressorti une bonne image pour tous ceux-là qui ont suivi le message de paix ; certains vieillards de l’Eglise se sont même demandé pardon.

Il a ensuite signalé qu’il a constitué un comité appelé Paillote de paix dans lequel tous les conflits seront traités du niveau interne qu’externe de l’Eglise Anglicane. Il a fait savoir qu’à travers cette paillotte de paix plusieurs problèmes ont été résolus en l’occurrence le problème d’un couple qui s’était séparé mais qui est uni aujourd’hui grâce à cette paillotte, le problème entre l’Eglise Anglicane et la famille d’un gardien tué, employé à l’école anglicane, fut aussi résolu en toute quiétude.

Quant aux leaders communautaires de Nyiragongo, plusieurs conflits fonciers ont trouvé solution. Face au changement qui se vit au jour le jour, ces leaders ont émi le vœu de procéder à une deuxième phase du projet et ont profité pour cela  solliciter encore l’appui de CAFOD.

Présents à cette activité, les députés provinciaux Adèle Bazizane et Lebon Bahati, tous originaires de Nyiragongo, ont aussi conscientisé les populations présentes sur la cohabitation pacifique et leur ont fait savoir que la politique n’est pas la source des conflits. Ils ont ensuite loué l’idée mise en place par les responsables des Eglises, celle de sensibiliser les fidèles chrétiens et croyants à vivre ensemble sans discriminations ni de race, de culture, d’ethnie, etc.

Les deux politiciens ont promis ensuite d’accompagner les leaders communautaires dans leurs démarches prises à la recherche de la paix ; et face au souhait du peuple de Nyiragongo d’avoir un Mwami  (chef de chefferie) dans un bref délai.

Comme preuve de cette volonté de cohabiter, les populations présentes à cette activité ont participé à toutes les danses culturelles qui ont eu lieu sans pour autant choisir l’une ou l’autre tribu.

Signalons que la journée a été sanctionnée par un tournoi de match de football qui a opposé les villages Munigi et Turunga. Le coup d’envoi a été effectué par Mgr Willy Ngumbi, Evêque de Goma sous les applaudissements des spectateurs et d’autres autorités religieuses et politiques présentes au stade Don Bosco Ngangi. Ceci dans l’objectif de renforcer les liens de fraternité entre les communautés.

Angèle Buke

Communication

 

Les conséquences de la guerre du M23 à Goma

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La situation sécuritaire est de plus en plus préoccupante dans la ville volcanique, Goma. Conséquence : déplacement massifs des populations, pillages, viols, règlement de compte, tueries, kidnapping, bref, désolation.

Kiwanja, Bunagana, Jomba, Ntamugenga, autant des localités qui, depuis début juin 2022, se vident de leurs paisibles citoyens fuyant les combats opposant les Forces armés de la République démocratique du Congo (FARDC) aux rebelles du M23.

Femmes, enfants, vieillards,  tous munis de leurs sacs sur la tête ou sur le dos ont pris fuite, parcourant au moins 72km pour rejoindre Goma, qui semble pour le moment un havre de paix, même s’il faille se cantonner dans des camps de fortune à la merci des intempéries et sans aucune assistance humanitaire quelconque à Kanyaruchinya (Goma). Et depuis la progression du M23 dans la province, des milliers d’habitants se sont réfugiés dans ce camp pour échapper aux combats.  Ils sont estimés à plus 40.000 le nombre de ses occupants renseigne un membre de la société civile. Des affrontements à l’arme lourde  qui se sont intensifiés depuis le 15 novembre à Kibumba, à une vingtaine de km au nord de Goma n’a fait qu’empirer la situation, car rendant difficile l’approvisionnement des populations en denrées de premières nécessités. Kibumba, une localité considérée comme un des derniers verrous sur la route nationale 2 en direction du chef-lieu du Nord-Kivu.

A Goma, les conséquences de ces combats sont visibles surtout avec la route Rutshuru- Goma coupée (et maintenant Kitshanga en territoire de Masisi, NDLR). Les prix des denrées alimentaires ont presque triplé. La ville de Goma est asphyxiée. Une baisse de la production  agricole dans le territoire de Rutshuru principal grenier de Goma plonge les fils et filles de Goma aux abois.

«  Les routes sont coupées et aucun produit comme les patates douces, pomme de terre ou encore les braises n’arrivent à Goma, Aujourd’hui un sac de braise qui jadis coutait 28 dollars se vend à 45 ou 50 dollars. Je suis déçue de la vie. », déclare Florence Kavira, mère de 5 enfants et veuve.

La guerre du M23 : des paroisses assiégées

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Les paroisses : Notre Dame de Lourdes Jomba, Saint Paul Karambi, Notre Dame du Rosaire Rugari, Saint aloys Rutshuru, Sainte Faustine Kiwanja, Notre Dame de l’Assomption Birambizo, Notre Dame de l’Espérance, Kanyaruchinya, Sainte Thérèse de l’enfant Jésus, Saint François Caracciolo à Binja,… vivent un moment tragique de leur histoire et dans leur pastorale actuellement où des fidèles sont forcés de se déplacer fuyant les atrocités causées par la guerre à l’Est de la RD Congo entre les rebelles du M23 et les FARDC (forces armées de la RDCongo et le Mouvement du 23 mars).

Depuis le mois d’avril 2022, le mouvement rebelle du M23 a relancé le cycle de guerre à l’Est de la République démocratique du Congo. La dernière s’est terminée il y a à peine quatre ans. Des morts et des déplacés s’enregistrent dans les zones de guerre.

En effet, la zone instable concernée par la guerre à l’Est du Congo est l’ancienne région du Kivu intégrée dans la région des Grands- Lacs, une terre aux enjeux économiques très importants. Elle dispose de grandes ressources minières notamment l’or, la cassitérite, le pétrole, etc. Cette région est aussi riche en gaz méthane présent naturellement dans le lac Kivu. Les richesses agricoles de cette terre fertile sont également très convoitées.

Les paroisses de Jomba, Rutshuru, Kiwanja, Karambi, Rugari, Kanyaruchinya, Birambizo, Binja,… subissent les conséquences désastreuses, pillages systématiques, profanations,… Ces structures du diocèse de Goma abandonnées à leur triste sort, ne font que revêtir une image ensanglantée, désemparée, cruelle et inquiète. Les prêtres, les religieux et religieuses au service de l’Eglise dans ces circonscriptions pastorales mènent une vie à cheval entre la vie et la mort. La mission prophétique qu’exerce ces consacrés est étouffé par les ‘’hors la loi’’.

Inquiétude sur la ville de Goma

Actuellement, le M23 envahit des régions environnantes de la ville touristique de Goma ; une présence proche de la capitale du Nord-Kivu qui inquiète ; ainsi que dans la chefferie de Bwito les rebelles s’y installent.

De nombreuses « forces négatives », comme les appelle Kinshasa, sévissent à l’Est de la RDC en plus du M23. Elles participent directement ou indirectement aux combats économiques et politiques en jeu en RDC. Difficile d’en faire une liste exhaustive. Il y a des groupes  qui ont des revendications et il existe autour une nébuleuse de bandits qui profitent et participent à l’instabilité en pillant et tuant.

A qui profite cette guerre ?

L’Est de la RDC est un territoire enclavé avec accessibilité difficile. Les routes sont quasi inexistantes, coupées par des zones de forêts denses.

Les acteurs politiques aussi trouvent leur intérêt. Détachés du pouvoir central, les chefs de guerre imposent les taxes, touchent des pourcentages sur les ressources de leur territoire. En cas d’arrêt de la guerre, ce genre de comportement ne serait plus possible.

Les ONG sont implantées depuis de très nombreuses années à Goma et plus largement à l’Est du pays. Leur présence est parfois remise en question par les populations locales. Selon elles, il n’est pas dans l’intérêt de la Monusco et les autres organisations que la guerre cesse. Un retour au calme signifierait la fin des missions.

Goma est devenue un nid d’organisations humanitaires et est peut-être le deuxième employeur de la ville après l’Etat. Néanmoins, leur action concrètement constatable sur le terrain semble limitée. Les déplacés de guerre du camp de Kanyaruchinya à la périphérie de Goma ne bénéficient que d’une distribution de biscuits et des vivres grâce à l’appui de la Caritas du diocèse de Goma et autres personnes animées par l’humanisme. D’autres structures humanitaires de la place emboitent le pas, mais le besoin est encore énorme pour soulager ces déplacés de guerre.

La population, première victime

Cette guerre a principalement des conséquences sur les civils. Les plus visibles sont évidemment les morts dont on ne possède aujourd’hui aucun bilan.

Les déplacements de populations ne sont pas sans conséquences. Les déplacés vivent dans des conditions très difficiles. Abbé Martin Iyamuremye, Curé de la paroisse Kanyaruchinya donne les détails : « A Kanyaruchinya, ils (les déplacés) n’ont pas accès à l’eau potable et les conditions sanitaires sont particulièrement inconfortables. On, enregistre au quotidien des morts suite aux conditions précaires qu’ils traversent. La concession de la paroisse héberge plus de 11240 ménages vulnérables. Pour vivre, ils ont déboisé 5,3 hectares en cherchant les bois de chauffage. Actuellement il n’y a ni plante, ni jardin, ni arbre, ni produits agricoles ; et pourtant nous vivions grâce à cela. Je lance un cri d’alarme à toute personne de bonne volonté qui nous viendrait en aide », a-t-il déclaré.

La guerre affecte aussi l’économie locale. Le prix des denrées alimentaires augmente fortement notamment du fait que Rusthuru, Masisi,  des régions agricoles, ne fournissent plus de céréales à cause des combats. Les prix augmentent du fait de la sur taxation de différents produits par les rebelles et les autorités de l’Etat de siège. Les habitants de l’Est sont aussi touchés par un chômage massif. Ces différents éléments exacerbent la pauvreté globale des populations.

Les forces de sécurité congolaises et le groupe armé M23 devraient minimiser l’impact sur la population civile de la reprise de leurs affrontements dans l’Est de la République Démocratique du Congo, a déclaré Human Rights Watch. Par le passé, les combats entre forces gouvernementales et rebelles ont entrainé des abus généralisés contre la population civile et des crises humanitaires prolongées.

Il sied de rappeler que les affrontements dans l’Est de la RD Congo sont régis par le droit international humanitaire, notamment par l’Article 3 des Conventions de Genève de 1949, qui interdit les exécutions sommaires, le viol, les actes de torture, le recrutement forcé et d’autres abus.

Augustin Kandi-Da

Communication

Ils sont dans la misère, ils n’ont pas à manger ni de quoi se vêtir !

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«  Le 25 décembre est la célébration du mystère de notre salut. Ce salut est venu dans le monde par Jésus-Christ ; Il est entré dans le monde par sa naissance à Bethléem. Ce jour est une grande solennité au début de l’année liturgique. Noël est aussi la célébration de la Paix puisque Jésus est né parmi nous comme Prince de la paix. Cette solennité d’Espérance est l’essence du Christ dans notre vie qui ouvre pour nous le salut. En pensant à ce message, je voudrais donner au peuple de Dieu, à toutes les personnes de bonne volonté cette parole du prophète Esaïe au neuvième chapitre premier verset que nous allons entendre surement dans les célébrations eucharistiques de Noël dans la messe de la nuit. Isaïe dit : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière », c’est tous les symboles de Noël.

Cela nous rejoint, nous population de Goma, communauté chrétienne de Goma, dans le concret de notre vie. Quand Isaïe l’a dit, il s’adressait à une population qui était en exil à Babylone en déplacement de guerre. Cette population vivait en scrutant le moindre signe d’espérance qui pouvait lui être donné, son retour dans la terre promise. Retour à Jérusalem où était érigé le temple de Dieu, le mont Sion…c’était le retour vers la cité pour reprendre la vie spirituelle et offrir des sacrifices, des cultes autour du temple de Jérusalem.

Je pense que nous sommes dans la même situation  aujourd’hui. Quand nous voyons autour de nous dans la périphérie de la ville de Goma, plus de 15 milles personnes sont déplacées de guerre. Ils sont dans des camps de fortune en cette saison pluvieuse ; ils sont dans la misère, la pauvreté, ils n’ont pas à manger ni de quoi se vêtir. Je pense vraiment à eux pendant cette période de Noël.

Quand est-ce que cette guerre pourra finir ? Quand est-ce que ces gens qui ont été déplacés de force pourront rentrer dans leurs villages ?, dans leurs champs ?, cultiver et avoir à manger à satiété ?…Autant des questions qui me préoccupent.  Ils trouveront leurs maisons détruites, peut être incendiées des portes défoncées… ils trouveront qu’on les a pillés, mais au moins ils retourneront chez eux, c’est ça notre espérance.  Même nous qui vivons ici à Goma, nous ne sommes pas dans la tranquillité.   Nous sommes toujours sous la menace, l’angoisse de se demander qu’est-ce qui peut arriver, si la guerre arrive en ville de Goma… Noël pour nous peut se résumer en cette espérance-là de voir la fin de la guerre des forces loyalistes et la rébellion du M23, voir le retour de nos frères et sœurs déplacés chez eux, pour trouver leurs maisons. Que les familles puissent se réunir puisqu’il y a celles qui sont séparées à cause de la guerre, qu’ils retrouvent la joie de vivre dans leur milieu parmi les leurs où ils ont toujours vécu.

Mais vous savez, si tout cela est arrivé, c’est peut- être certainement qu’il y a les ténèbres qui approuvent son point dans notre péché, dans notre cœur. S’il y a la guerre aujourd’hui, c’est puisqu’il y a des hommes et des femmes qui ont un cœur dur, qui sont égoïstes, qui cherchent à tout prix le pouvoir, à s’enrichir sur le dos des pauvres, à les exploiter…ils utilisent la violence pour avoir le pouvoir, ils bafouent la justice sociale ; ils se sont donnés à la corruption en pensant qu’avec l’argent on peut tout acheter.

Nous devons commencer par demander pardon au Seigneur pour nos péchés car tout ce que nous vivons part de notre cœur. C’est du cœur de l’homme que sortent les mauvaises choses, Jésus l’a dit dans les évangiles. Pendant ce temps de Noël,  nous devons d’abord demander à Dieu la Grâce de la conversion puisque nous sommes marqués par le péché qui nous rend comme complices de cette guerre que nous connaissons. Commençons par demander la conversion du cœur afin que nous puissions vivre les valeurs de l’évangile, de la fraternité, de la vérité, de la communion fraternelle, les valeurs de l’unité de tous les congolais mais aussi de toute l’Église.

Cette communion fraternelle à laquelle nous invite toujours le Pape François : que nous soyons sensibles à la justice puisqu’à la source de cette guerre, il y a sûrement des questions justice qui doivent nous marquer autour de partage de terre, des carrées miniers qui sont des richesses mais qui sont exploités par une petite portion de la population au détriment de la grande majorité de la population. Nous avons à demander au Seigneur la conversion. Que nous puissions désormais apprendre à vivre les valeurs évangéliques, chrétiennes, pendant ce temps de Noël, apprendre à laisser les antivaleurs de la violence, du mensonge, de l’exploitation des pauvres, de la haine, de l’hypocrisie ; je crois qu’il est temps pour nous d’apprendre à les laisser de côté si vraiment nous voulons que la paix revienne dans notre milieu, notre région.

Ensuite dans ce message, je voudrais m’adresser à mes frères et sœurs dans la foi chrétienne et à toutes les personnes de bonne volonté. Je pense à un proverbe Haussa du Niger qui dit : « Si tu perds le chemin, reviens au point de départ », je pense pour nous chrétiens aujourd’hui ; nous marchons dans l’obscurité, nous avons quelque peu perdu le repère, on ne voit pas très bien l’avenir. Alors, il est important de revenir au point de départ dans notre foi chrétienne, à l’histoire de notre Eglise, à la première communauté chrétienne. J’ai pensé en ce jour-ci à la vie de cette première communauté qui peut nous inspirer aujourd’hui.

Il y avait trois piliers autour desquels était construite cette première Eglise. L’auteur Saint Luc du livre des Actes nous dit au chapitre 2, 42 ; que la communauté chrétienne était assidue à entendre l’enseignement des apôtres. Elle se tournait vers la communion fraternelle et se montrait fidèle. Ils étaient aussi assidus à la fraction du pain (la célébration de l’eucharistie) ; et quand je vois la vie de notre communauté, chrétienne, je pense à cela et je me dis qu’on vit la fraction du pain à travers l’eucharistie.

Par l’enseignement des apôtres, nos prêtres et évêques prêchent l’évangile mais, je crois que nous ne mettons pas toujours en pratique ce que nous enseigne l’Eglise.

Pendant ce temps où nous allons accueillir Jésus, il est important que nous apprenions à vivre la parole que nous enseigne l’Eglise et surtout, dans le troisième pilier de la fidélité à la communion fraternelle. On est en besoin dans la situation où nous sommes, la population vit dans l’angoisse, dans la souffrance d’être déplacé ; on a besoin de la communion fraternelle, de l’amour entre nous comme nos premières communautés chrétiennes.

Mes frères et mes sœurs, je sais que nous vivons cette communion fraternelle dans le partage. Mais je crains deux choses :

  1. Notre partage se réduit souvent à une communion avec les membres de nos familles, nos amis, nos clans, tribus… et nous oublions les pauvres, les orphelins, les veuves, les déplacés de guerre.
  2. Cette communion se limite seulement au partage des biens matériels. Une fois qu’on a donné une couverture et à manger, on se limite là. Or, notre communion doit être vécue par le partage de nos valeurs profondes de l’évangile, de la foi, de l’espérance, de l’amour.

Aux parents,  je demande de parler de l’évangile à leurs enfants, de la naissance de Jésus… leur donner toute une catéchèse de Jésus, leur partager la foi, l’espérance, l’amour, la parole de Dieu ; pas seulement distribuer les biens matériels (cadeaux) qui nous habite.

Que notre partage nous ouvre aussi à tout le monde ; pas seulement ceux qui sont proches de nous par la tribu, la langue, les affinités, la famille…mais toute personne qui est dans le besoin peu importe ses origines, que nous puissions partager avec lui. En ce temps de Noël, ouvrons largement nos cœurs à tous ceux qui souffrent, qui attendent de nous un signe d’espérance et que chacun fasse l’effort pendant cette période festive d’être celui qui donne l’espérance à l’autre. Que nous puissions partager avec tous nos frères et sœurs toutes nos valeurs spirituelles. Que nous donnions une parole qui redonne la vie mais pas celle qui la fait perdre son sens.

Pendant ce temps de Noël, apprenons mes frères et sœurs à être sur l’espérance par nos actes, auprès de nos frères et sœurs qui souffrent : les plus pauvres, les déshérités, les méprisés surtout… voilà le message que je voudrais donner.

C’est ainsi que je voudrais souhaiter à toutes nos communautés chrétiennes, partout où elles se trouvent une joyeuse fête de Noël et une bonne année 2023 qui soit une année de paix, prospérité, de communion et d’amour entre nous ».

Propos recueillis par Lydie Waridi Kone

Communication

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