LE GROUPE DES MAMA MWANGAZA : QUARANTE ANS APRÈS!

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LES MAMA MWANGAZA sont un groupe d’action catholique né dans le Diocèse de Goma en 1982 sous forme
d’une chorale dont Monsieur Dieudonné Ndetuliye était responsable. Dans la suite des événements les
membres de cette chorale d’un quartier de Birere III en paroisse Cathédrale Saint Joseph en ville de Goma
s’est mué en groupe de prière en mettant l’accent sur les œuvres et l’apostolat en lieu et place des chants.
Désormais il fait partie des MAC (Mouvements d’Action Catholique), mouvements laïcs du Diocèse
conformément au Code Juridique du Droit Canonique qui stipule : « Les fidèles ont la liberté de fonder et de
diriger librement des associations ayant pour but la charité ou la piété, ou encore destinées à promouvoir la
vocation chrétienne dans le monde, ainsi que de se réunir afin de poursuivre ensemble ces mêmes fins »
(Can. 215).

Mes premiers contacts avec le groupe de prière.

C’est depuis 1985 que je travaille au diocèse de Goma comme prêtre diocésain et que j’entendais parler des
Mama Mwangaza mais c’est seulement en 2006 que Son Excellence Monseigneur l’Evêque Ngabu Faustin
(actuellement évêque émérite), alors évêque du Diocèse de Goma a daigné me nommer aumônier du groupe,
ce qui m’a permis de le côtoyer davantage et de mieux le connaître. Alors que je croyais rencontrer de vieilles
dames fatiguées et incapables de travailler, inutiles pour l’église de ce temps, à ma grande surprise, j’ai vu
que le groupe comprenait aussi des hommes (et pas uniquement des femmes : le nombre d’hommes était
très réduit mais il y en avait) et pas seulement de vieilles femmes mais aussi et surtout de jeunes mamans
capables de bouger le monde et pleines d’enthousiasme et d’initiatives. Des femmes qui constituent une
force indéniable et qui ont des potentialités dont l’Eglise diocésaine a besoin pour son développement
intégral.

Des réalisations des Mama Mwangaza


Une des activités principales cette année-là (comme chaque année) fut la préparation de la fête de
l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie qui tombe toujours le 8 décembre de chaque année
dans l’Eglise Catholique. C’est la Fête des fêtes pour les Mama Mwangaza comme ça devrait l’être pour
chaque être de chair conscient de la participation de la Vierge Marie à sa rédemption. Célébrer l’Immaculée
Conception de Marie c’est affirmer sans ambages que dès le premier instant de son existence terrestre, Marie
est le seul être humain qui n’a pas commis ni connu le péché originel, encore moins une quelconque autre
faute liée à la nature humaine. Bien entendu, en affirmant, après mûre réflexion, que la Vierge Marie n’a
jamais perdu l’innocence originelle et qu’elle est la nouvelle Eve, l’Eglise Catholique n’affirme pas autre chose
que le salut intégral de celle qui allait devenir la Mère du Sauveur : elle a été rachetée d’avance par lui d’une
manière éminente et unique, on dirait même exceptionnelle en considération des mérites de son Fils.

La fête a donc été préparée avec minutie par une Neuvaine (sorte de retraite spirituelle préparatoire des
grandes fêtes) à partir du début du mois de décembre. Notons aussi que c’est Marie en tant que Immaculée
(conçue sans péché) qui est la patronne du groupe et la fête est célébrée avec la plus grande solennité
possible : à l’occasion on invite le ban et l’arrière ban. Pendant la Neuvaine les mamans étaient très
nombreuses et c’est à peine que l’on pouvait noter la présence de quelques hommes. Mais le Jour de la Fête,
le 08 décembre 2006, ce fut comme dans le livre de l’Apocalypse : « C’était une foule immense que nul ne
pouvait dénombrer » (Apoc 7,9), hommes et femmes, jeunes et vieux mais les femmes étaient de loin les
plus nombreuses. Une foule immense de témoins qui n’a pas manqué d’impressionner et d’attirer
l’attention en tant qu’atout majeur de développement. Avoir plus de deux milles personnes fortes,
dynamiques, attentionnées, pleines de bonne volonté et disponibles, un peu comme les Israélites quand ils
dirent à Moïse : tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique… Avec une telle population, que
ne peut-on pas faire en commençant par ces mamans elles-mêmes?

En dehors de la solennité de l’Immaculée Conception que l’on célèbre chaque année, les Mama Mwangaza
ont aussi célébré leur Jubilée d’argent en 2007. Le groupe a eu l’idée de confectionner l’uniforme pour plus
de visibilité et cela a drainé un grand monde vers eux. Et comme dit l’adage : « Quot capita, tot sensus :
autant de têtes, autant d’avis », l’idée est venue « d’aller en périphérie », c’est-à-dire, sortir du Diocèse (Va
plus loin). Après tirage au sort, le choix est tombé sur le Diocèse de Nyundo au Rwanda voisin. Là l’accueil a
été chaleureux, fraternel, impressionnant et pour l’Evêque du lieu, Son Excellence Monseigneur Alexis
Habiyambere (aujourd’hui émérite), c’était l’Esprit de Dieu qui parlait en ses fils. Du côté de l’Eglise du
Rwanda, c’est comme si le groupe était attendu depuis longtemps. Depuis lors, les Mama Mwangaza n’ont
fait que gagner du terrain.

Au Diocèse de Goma on venait de créer le Grand Séminaire de Théologie Saint Jean Paul II qui éprouvait
beaucoup de difficultés de fonctionnement. Ainsi est née l’idée de réunir occasionnellement vivres et non
vivres pour pourvoir aux besoins du Séminaire diocésain. Par la suite, on a commencé à distribuer à tous les
Séminaires présents à Buhimba : Redemptoris Mater, Propédeutique saint André, Philosophat Mgr Busimba
et Théologat Saint Jean Paul II. Pour toute nécessité, Goma et Nyundo fonctionnent comme un même groupe,
tellement l’union est grande. Aujourd’hui, beaucoup d’autres groupes de prières et même les paroisses de la
ville ont emboîté le pas pour une bonne prise en charge des maisons de formation sacerdotale.

Il va sans dire que j’étais nommé comme aumônier et non comme président ou directeur d’une association
ou d’un organisme non gouvernemental quelconque. Restant sauves les paroles du Concile Vatican II sur
l’apostolat des laïcs dans l’Eglise : « La mission de l’Eglise, par conséquent, n’est pas seulement d’apporter
aux hommes le message du Christ et sa grâce, mais aussi de pénétrer et de parfaire par l’esprit évangélique
l’ordre temporel. Les fidèles laïcs accomplissant cette mission de l’Eglise, exercent donc leur apostolat aussi
bien dans l’Eglise que dans le monde, dans l’ordre spirituel que dans l’ordre temporel. Bien que ces ordres
soient distincts, ils sont liés dans l’unique dessein divin ; aussi Dieu lui-même veut-il, dans le Christ, réassumer
le monde tout entier, pour en faire une nouvelle créature en commençant dès cette terre et en lui donnant
sa plénitude au dernier jour. Le laïc, qui est tout ensemble membre du peuple de Dieu et de la cité des
hommes n’a qu’une conscience chrétienne. Celle-ci doit le guider sans cesse dans les deux domaines »
(Décret sur l’apostolat des laïcs : Apostolicam Actuositatem n° 5).

Ce faisant, j’ai donc pensé que ces gens pouvaient être assistés en intelligence et en savoir-faire et peut-être
en entreprenariat pour constituer un socle de développement communautaire solide non seulement pour
les diocèses mais même pour le pays et pourquoi pas la Région des Grands Lacs africains. Une chose est
certaine : les intellectuels congolais devraient trouver une manière de mettre leur Intelligentsia à la
disposition ou mieux au service de la population congolaise généralement analphabète. On n’étudie pas pour
soi-même mais pour les autres. Voilà ce qui pourrait hâter le développement et l’émergence rapide du pays
et de la Région. C’est le sens du principe latin : « Mens agitat molem » : l’esprit meut la masse. C’est aussi le
non-dit du service que l’on attend de l’aumônerie mais c’est dans la discrétion.

Perspective davenir


Le groupe des Mama Mwangaza, comme tous les groupes de prière qui forment les MAC est un groupe
spirituel qui se situe dans le cadre des associations des fidèles tel que défini par le Code du Droit canonique
(Can 299 à 301). Il s’agit bel et bien d’un groupe missionnaire, évangélisateur comme le dit si bien le pape
François dans son encyclique Evangelii Gaudium où il cite à plusieurs reprises l’expression « disciples
missionnaires » (n° 20 24). Le disciple c’est celui qui apprend mais dans l’esprit du pape il doit en même
temps être un porteur de la Bonne Nouvelle. Il faut aller à la recherche de la brebis perdue (à la périphérie
selon lexpression chère au pape François) comme Jésus a fait lorsqu’il a rencontré la femme samaritaine (Jn
4, 4-52). De femme aux mœurs légères qu’elle était avant de rencontrer le Christ, elle est devenue apôtre et
héraut de l’évangile. Voilà pourquoi le Seigneur Dieu a dit : vous ne pouvez pas me voir et vivre (Ex 33,20).
Vous ne pouvez plus vivre comme avant lorsque vous avez rencontré le Seigneur votre Dieu. C’est pourquoi
Jésus envoie des disciples : de toutes les nations faites des disciples…

De ce point de vue, les Mama Mwangaza ainsi que les autres mouvements de prière (qui plus qui moins)
s’efforcent autant que faire se peut à s’y appliquer. Il y a un aspect qui semble être, si pas oublié du moins
négligé par la plupart des groupes et mouvements de prière.

C’est l’aspect temporel tel que stipulé plus haut conformément à l’enseignement du Magistère de l’Eglise
Catholique. A linstar du pape Jean Paul II au sujet de la foi et de la raison dans son encyclique Fides et Ratio.
Il dit : « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la
contemplation de la vérité » (n°0). De la même façon, nous pouvons dire que le spirituel et le temporel sont
les deux ailes qui permettent aux mouvements daction catholique d’atteindre leurs objectifs. C’est le souhait
que lon peut formuler en leur endroit pour échapper à la critique d’être opium du peuple.

Abbé Kitsa Buunda Daniel, Formateur au Grand Séminaire Saint Jean-Paul II de Buhimba, Diocèse de Goma/RDC

LE GROUPE DES MAMA MWANGAZA :
QUARANTE ANS APRES

LES MAMA MWANGAZA sont un groupe d’action catholique né dans le Diocèse de Goma en 1982 sous forme
d’une chorale dont Monsieur Dieudonné Ndetuliye était responsable. Dans la suite des événements les
membres de cette chorale d’un quartier de Birere III en paroisse Cathédrale Saint Joseph en ville de Goma
s’est mué en groupe de prière en mettant l’accent sur les œuvres et l’apostolat en lieu et place des chants.
Désormais il fait partie des MAC (Mouvements d’Action Catholique), mouvements laïcs du Diocèse
conformément au Code Juridique du Droit Canonique qui stipule : « Les fidèles ont la liberté de fonder et de
diriger librement des associations ayant pour but la charité ou la piété, ou encore destinées à promouvoir la
vocation chrétienne dans le monde, ainsi que de se réunir afin de poursuivre ensemble ces mêmes fins »
(Can. 215).

Mes premiers contacts avec le groupe de prière.

C’est depuis 1985 que je travaille au diocèse de Goma comme prêtre diocésain et que j’entendais parler des
Mama Mwangaza mais c’est seulement en 2006 que Son Excellence Monseigneur l’Evêque Ngabu Faustin
(actuellement évêque émérite), alors évêque du Diocèse de Goma a daigné me nommer aumônier du groupe,
ce qui m’a permis de le côtoyer davantage et de mieux le connaître. Alors que je croyais rencontrer de vieilles
dames fatiguées et incapables de travailler, inutiles pour l’église de ce temps, à ma grande surprise, j’ai vu
que le groupe comprenait aussi des hommes (et pas uniquement des femmes : le nombre d’hommes était
très réduit mais il y en avait) et pas seulement de vieilles femmes mais aussi et surtout de jeunes mamans
capables de bouger le monde et pleines d’enthousiasme et d’initiatives. Des femmes qui constituent une
force indéniable et qui ont des potentialités dont l’Eglise diocésaine a besoin pour son développement
intégral.

Des réalisations des Mama Mwangaza

Une des activités principales cette année-là (comme chaque année) fut la préparation de la fête de
l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie qui tombe toujours le 8 décembre de chaque année
dans l’Eglise Catholique. C’est la Fête des fêtes pour les Mama Mwangaza comme ça devrait l’être pour
chaque être de chair conscient de la participation de la Vierge Marie à sa rédemption. Célébrer l’Immaculée
Conception de Marie c’est affirmer sans ambages que dès le premier instant de son existence terrestre, Marie
est le seul être humain qui n’a pas commis ni connu le péché originel, encore moins une quelconque autre
faute liée à la nature humaine. Bien entendu, en affirmant, après mûre réflexion, que la Vierge Marie n’a
jamais perdu l’innocence originelle et qu’elle est la nouvelle Eve, l’Eglise Catholique n’affirme pas autre chose
que le salut intégral de celle qui allait devenir la Mère du Sauveur : elle a été rachetée d’avance par lui d’une
manière éminente et unique, on dirait même exceptionnelle en considération des mérites de son Fils.

La fête a donc été préparée avec minutie par une Neuvaine (sorte de retraite spirituelle préparatoire des
grandes fêtes) à partir du début du mois de décembre. Notons aussi que c’est Marie en tant que Immaculée

(conçue sans péché) qui est la patronne du groupe et la fête est célébrée avec la plus grande solennité
possible : à l’occasion on invite le ban et l’arrière ban. Pendant la Neuvaine les mamans étaient très
nombreuses et c’est à peine que l’on pouvait noter la présence de quelques hommes. Mais le Jour de la Fête,
le 08 décembre 2006, ce fut comme dans le livre de l’Apocalypse : « C’était une foule immense que nul ne
pouvait dénombrer » (Apoc 7,9), hommes et femmes, jeunes et vieux mais les femmes étaient de loin les
plus nombreuses. Une foule immense de témoins qui n’a pas manqué d’impressionner et d’attirer
l’attention en tant qu’atout majeur de développement. Avoir plus de deux milles personnes fortes,
dynamiques, attentionnées, pleines de bonne volonté et disponibles, un peu comme les Israélites quand ils
dirent à Moïse : tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique… Avec une telle population, que
ne peut-on pas faire en commençant par ces mamans elles-mêmes?

En dehors de la solennité de l’Immaculée Conception que l’on célèbre chaque année, les Mama Mwangaza
ont aussi célébré leur Jubilée d’argent en 2007. Le groupe a eu l’idée de confectionner l’uniforme pour plus
de visibilité et cela a drainé un grand monde vers eux. Et comme dit l’adage : « Quot capita, tot sensus :
autant de têtes, autant d’avis », l’idée est venue « d’aller en périphérie », c’est-à-dire, sortir du Diocèse (Va
plus loin). Après tirage au sort, le choix est tombé sur le Diocèse de Nyundo au Rwanda voisin. Là l’accueil a
été chaleureux, fraternel, impressionnant et pour l’Evêque du lieu, Son Excellence Monseigneur Alexis
Habiyambere (aujourd’hui émérite), c’était l’Esprit de Dieu qui parlait en ses fils. Du côté de l’Eglise du
Rwanda, c’est comme si le groupe était attendu depuis longtemps. Depuis lors, les Mama Mwangaza n’ont
fait que gagner du terrain.

Au Diocèse de Goma on venait de créer le Grand Séminaire de Théologie Saint Jean Paul II qui éprouvait
beaucoup de difficultés de fonctionnement. Ainsi est née l’idée de réunir occasionnellement vivres et non
vivres pour pourvoir aux besoins du Séminaire diocésain. Par la suite, on a commencé à distribuer à tous les
Séminaires présents à Buhimba : Redemptoris Mater, Propédeutique saint André, Philosophat Mgr Busimba
et Théologat Saint Jean Paul II. Pour toute nécessité, Goma et Nyundo fonctionnent comme un même groupe,
tellement l’union est grande. Aujourd’hui, beaucoup d’autres groupes de prières et même les paroisses de la
ville ont emboîté le pas pour une bonne prise en charge des maisons de formation sacerdotale.

Il va sans dire que j’étais nommé comme aumônier et non comme président ou directeur d’une association
ou d’un organisme non gouvernemental quelconque. Restant sauves les paroles du Concile Vatican II sur
l’apostolat des laïcs dans l’Eglise : « La mission de l’Eglise, par conséquent, n’est pas seulement d’apporter
aux hommes le message du Christ et sa grâce, mais aussi de pénétrer et de parfaire par l’esprit évangélique
l’ordre temporel. Les fidèles laïcs accomplissant cette mission de l’Eglise, exercent donc leur apostolat aussi
bien dans l’Eglise que dans le monde, dans l’ordre spirituel que dans l’ordre temporel. Bien que ces ordres
soient distincts, ils sont liés dans l’unique dessein divin ; aussi Dieu lui-même veut-il, dans le Christ, réassumer
le monde tout entier, pour en faire une nouvelle créature en commençant dès cette terre et en lui donnant
sa plénitude au dernier jour. Le laïc, qui est tout ensemble membre du peuple de Dieu et de la cité des
hommes n’a qu’une conscience chrétienne. Celle-ci doit le guider sans cesse dans les deux domaines »
(Décret sur l’apostolat des laïcs : Apostolicam Actuositatem n° 5).

Ce faisant, j’ai donc pensé que ces gens pouvaient être assistés en intelligence et en savoir-faire et peut-être
en entreprenariat pour constituer un socle de développement communautaire solide non seulement pour
les diocèses mais même pour le pays et pourquoi pas la Région des Grands Lacs africains. Une chose est
certaine : les intellectuels congolais devraient trouver une manière de mettre leur Intelligentsia à la
disposition ou mieux au service de la population congolaise généralement analphabète. On n’étudie pas pour
soi-même mais pour les autres. Voilà ce qui pourrait hâter le développement et l’émergence rapide du pays
et de la Région. C’est le sens du principe latin : « Mens agitat molem » : l’esprit meut la masse. C’est aussi le
non-dit du service que l’on attend de l’aumônerie mais c’est dans la discrétion.

Perspective davenir
Le groupe des Mama Mwangaza, comme tous les groupes de prière qui forment les MAC est un groupe
spirituel qui se situe dans le cadre des associations des fidèles tel que défini par le Code du Droit canonique
(Can 299 à 301). Il s’agit bel et bien d’un groupe missionnaire, évangélisateur comme le dit si bien le pape
François dans son encyclique Evangelii Gaudium où il cite à plusieurs reprises l’expression « disciples
missionnaires » (n° 20 24). Le disciple c’est celui qui apprend mais dans l’esprit du pape il doit en même
temps être un porteur de la Bonne Nouvelle. Il faut aller à la recherche de la brebis perdue (à la périphérie
selon lexpression chère au pape François) comme Jésus a fait lorsqu’il a rencontré la femme samaritaine (Jn
4, 4-52). De femme aux mœurs légères qu’elle était avant de rencontrer le Christ, elle est devenue apôtre et
héraut de l’évangile. Voilà pourquoi le Seigneur Dieu a dit : vous ne pouvez pas me voir et vivre (Ex 33,20).
Vous ne pouvez plus vivre comme avant lorsque vous avez rencontré le Seigneur votre Dieu. C’est pourquoi
Jésus envoie des disciples : de toutes les nations faites des disciples…

De ce point de vue, les Mama Mwangaza ainsi que les autres mouvements de prière (qui plus qui moins)
s’efforcent autant que faire se peut à s’y appliquer. Il y a un aspect qui semble être, si pas oublié du moins
négligé par la plupart des groupes et mouvements de prière.

C’est l’aspect temporel tel que stipulé plus haut conformément à l’enseignement du Magistère de l’Eglise
Catholique. A linstar du pape Jean Paul II au sujet de la foi et de la raison dans son encyclique Fides et Ratio.
Il dit : « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la
contemplation de la vérité » (n°0). De la même façon, nous pouvons dire que le spirituel et le temporel sont
les deux ailes qui permettent aux mouvements daction catholique d’atteindre leurs objectifs. C’est le souhait
que lon peut formuler en leur endroit pour échapper à la critique d’être opium du peuple.

Fait à Goma/Buhimba le 02 avril 2023

Abbé Kitsa Buunda Daniel, formateur au Grand Séminaire Saint Jean-Paul II de Buhimba, Diocèse de Goma/RDC

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