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Floribert Bwana Chui, un modèle pour les jeunes de RDC et de l’Afrique, dit le Pape

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Le Pape Léon XIV, au cours de la messe de ce dimanche 15 juin, en la solennité de la Sainte Trinité

Parmi les appels précédant la prière mariale de l’Angélus, en cette solennité de la Sainte Trinité, Léon XIV a rappelé la béatification ce dimanche 15 juin de Floribert Bwana Chui, «jeune martyr congolais». Le Pape qui s’est exprimé depuis la place Saint-Pierre, a émis le souhait que «son témoignage puisse donner courage et espérance aux jeunes de la République Démocratique du Congo et de toute l’Afrique».

Floribert Bwana Chui «a été tué à vingt-six ans parce que, en tant que chrétien, il s’opposait à l’injustice et défendait les petits et les pauvres», a déclaré le pape. Léon XIV a présenté ce jeune martyr comme modèle pourla jeunesse congolaise et africaine, souhaitant que son témoignage puisse leur donner «courage et espérance». En poursuivant son mot, le Saint-Père a lancé aux jeunes une chaleureuse invitation pour le jubilé des jeunes qui aura lieu à Rome du 28 juillet au 3 aout. «Et à vous jeunes, je dit: je vous attend dans un mois et demi aux jubilé des jeunes», a-t-il conclu.

Floribert Bwana Chui sera béatifié dans la basilique Saint-Paul-Hors-les-murs

La messe de béatification de ce jeune martyr sera présidée à 17h30 dans la basilique Saint-Paul-Hors-les-murs à 17h30 par le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère des causes des saints. Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa et Mgr Willy Ngumbi, évêque de Goma, diocèse d’origine de Floribert, vont concélébrer. La famille du futur bienheureux, des Congolais venant de partout ainsi que la communauté congolaise de Rome se préparent à ce grand événement. La communauté de Sant’Egidio, dont il était membre, est pleinement engagé dans le déroulement de cet événement auquel le gouvernement congolais a  annoncé sa participation.

Mourir pour les autres

Le laïc congolais Floribert Bwana Chui Bin Kositi fut martyrisé en 2007 à l’âge de 26 ans, pour avoir refusé la corruption en bloquant le passage d’une cargaison de riz impropre à la consommation et qui pouvait mettre la santé publique en danger. Il fut enlevé, torturé et tué. Lors de son voyage apostolique en RD Congo en 2023, au cours de la rencontre avec les jeunes au stade des Martyrs de Kinshasa, le Pape François l’avait cité comme modèle pour les jeunes. «Il aurait pu laisser faire, on ne l’aurait pas su et il aurait gagné de l’argent. Mais en tant que chrétien, il a prié, il a pensé aux autres et a choisi d’être honnête, en disant « non » à la saleté de la corruption…. Si quelqu’un te tend une enveloppe, te promet des faveurs et des richesses, ne tombe pas dans le piège, ne te laisse pas tromper, ne te laisse pas engloutir par le marais du mal», avait exhorté le Pape.

Sa béatification est un grand motif d’action de grâce pour l’Eglise du Congo et d’Afrique, ainsi que pour la Communauté du Sant’Egidio dont il était un membre, spécialement engagé auprès des enfants de la rue à Goma, sa ville natale, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Source: https://www.vaticannews.va

 

Floribert Bwana Chui, désormais bienhereux

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La joie était au comble ce dimanche 15 juin dans la basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs. L’Eglise universelle et particulièrement celle d’Afrique et du Congo, a accueilli un nouveau bienheureux, le laïc congolais Floribert Bwana Chui, «martyr de l’honnêteté et de l’intégrité morale». Il a été béatifié au cours de la messe à laquelle ont participé de nombreux fidèles, dont ses compatriotes venus du Congo, de Rome et d’ailleurs; ainsi que la Communauté de Sant’Egidio dont il était membre.

Floribert Bwana Chui est désormais bienheureux! La messe de béatification présidée par le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère des Causes des Saints, a été concélébrée par des cardinaux et évêques, dont le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa et Mgr Willy Ngumbi, évêque de Goma; ainsi que de nombreux prêtres venus du Congo, de Rome et d’ailleurs. La basilique papale Saint-Paul-Hors-les-Murs était plus que pleine de monde: des congolais, des fidèles d’Italie et d’autres pays, une forte délégation de la Communauté de Sant’Egidio de Goma et d’autres pays, ainsi qu’une délégation du gouvernement congolais ont participé avec joie et ferveur à la célébration de l’eucharistie.

Le rite de la béatification

Après l’acte pénitentiel est advenu le rite de la béatification. Mgr Willy Ngumbi, l’évêque de Goma, diocèse d’origine de Floribert et le postulateur de la cause de béatification, le père Francesco Tedeschi de la Communauté de Sant’Egidio, se sont avancés vers le cardinal Semeraro, représentant le Saint-Père, pour faire la pétition, c’est-à-dire demander à ce que l’on procède à la béatification du serviteur de Dieu Floribert Bwana Chui Bin Kositi. Après la pétition de l’évêque, le postulateur a lu la biographie du serviteur de Dieu. Le cardinal Semeraro a, ensuite, lu en latin la lettre apostolique du Saint-Père Léon XIV, autorisant la béatification de Floribert Bwana Chui. Après, le portrait du nouveau bienheureux a été dévoilé, sous la joie et les ovations de l’assemblée de fidèles, certains agitant des drapeaux bleus, or et rouge de la RD Congo; d’autres tenant en main des drapelets blancs avec des inscriptions de la Communauté de Sant’Egidio ou de l’OCC, l’Office congolais de Contrôle, organisme congolais de la douane où travaillait Floribert jusqu’à sa mort. C’est justement dans le cadre de son travail qu’il a dit non à la corruption, en bloquant le passage d’une cargaison de riz impropre à la consommation malgré des pots de vin proposés, qu’il a été enlevé, torturé puis tué. Après le dévoilement de son portrait, une relique du bienheureux Floribert Bwana Chui, la veste qu’il portait le jour de son martyre, a été portée et placée devant l’autel. Elle a été ornée de fleurs et entourée des lumières des bougies. Le cardinal Semeraro s’est ensuite approché pour encenser et vénérer la relique, pendant l’une des chorales exécutait l’hymne au bienheureux Floribert Bwana Chui. Enfin, l’évêque de Goma, le postulateur, la mère de Floribert, Gertrude Kamara Ntawiha et le président de Sant’Egidio, Marco Impagliazzo, ont prononcés un mot de remerciement au Saint-Père, représenté par le cardinal Semeraro, pour la proclamation du nouveau bienheureux. Toute l’assemblée a exprimé sa joie par des acclamations et des milolo – cris de joie de la RD Congo.

Le courage qui provient de la puissance de la foi en Dieu

La célébration en italien s’est poursuivie avec le gloria, chanté en lingala, l’une des quatre langues nationales de la RDC, par la chorla de l’aumonerie congolaise de Rome. Le cardinal Marcello Semeraro a introduit son homélie en reprenant les mots de l’apôtre Paul aux Romains: «L’espérance ne déçoit pas, car l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné» (Rm 5, 5). Ces mots, «que nous entendons aujourd’hui presque se répéter de sa propre voix alors que, près de sa tombe, nous célébrons la Sainte Eucharistie», ont été repris par le Pape François dans la bulle d’indiction de l’année jubilaire en cours, nous rappelant que, comme il l’avait fait avec les Romains, avec ces paroles, «l’Apôtre veut aussi nous insuffler du courage». Et nous, nous répondons en devenant des témoins de l’amour répandu en nos cœurs par l’Esprit Saint, comme saint Paul qui, après avoir épousé le Christ, a poursuivi sa course jusqu’au martyre. Ces paroles, a souligné le prélat, ont également été prononcées par le pape Léon XIV dans la basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs le 20 mai dernier, en reconnaissant «d’avoir, parmi les premiers actes de son ministère pétrinien, signé le décret de béatification de Floribert Bwana Chui».

«Chez ce jeune homme, comme chez saint Paul et dans la multitude innombrable des martyrs qui s’étend jusqu’à nos jours, se révèle la puissance de la foi en Dieu qui justifie», a déclaré le cardinal Semeraro.

L’amour de Dieu était la boussole de la vie de Floribert Bwana Chui

Parlant de la solennité de la Sainte Trinité, le préfet du Dicastère a également rappelé les réflexions de Benoit XVI, «qui, déjà pape émérite, méditant sur ce mystère, disait que c’est en lui que nous trouvons le sens de la véritable unité qui est amour», qui «implique toujours un moi, un toi et un nous». C’est dans la lumière de cet élan d’amour que nous pouvons également «comprendre le témoignage de Floribert, fidèle laïc de l’Église de Goma et membre responsable de la Communauté de Sant’Egidio». Ce jeune s’est totalement donné, en s’ouvrant à cet amour dans lequel il s’est laissé façonner en profondeur, au point «d’en faire la boussole qui guidait ses choix». Les témoignages recueillis au sujet de sa vie le démontrent: «à chaque occasion de la vie, Dieu était sa référence, et la copie de sa Bible conservée à Rome, dans le sanctuaire des Nouveaux Martyrs à San Bartolomeo all’Isola, en offre la preuve, car elle permet de constater les traces d’une lecture constante», a constater le cardinal Semeraro.

«Prière, pauvres et paix»: trois piliers de la spiritualité de Sant’Egidio

Cette spiritualité qui caractérisait la vie de Floribert est celle qui est vécue dans la Communauté de Sant’Egidio, a constaté le prélat. Le Pape François, a-t-il souligné, a ainsi caractérisé la spiritualité de la Communauté lorsqu’il lui a rendu visite dans la basilique romaine de Santa Maria in Trastevere, le 11 mars 2018, à l’occasion du 50e anniversaire de sa fondation: «Prière, pauvres et paix : tel est le talent de la Communauté, mûri en cinquante ans», avait dit le défunt pape. Cette spiritualité, a poursuivi le cardinal Semeraro, est ce que Bwana Chui a découvert, en écoutant la Parole de Dieu à la lumière de la prière, car «Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir». C’est aussi «de là que naît son attention aux pauvres de Goma, en particulier aux plus méprisés et marginalisés, c’est-à-dire les enfants des rues». À ces enfants, déracinés, sans orientation et sans famille, il a voulu «donner de l’espoir et un avenir, et c’est aussi pour cela qu’il [s’est engagé] avec eux dans l’École de la Paix».

«Tout le monde a droit à la paix»

En parlant de la paix, le préfet du Dicastère des Causes des Saints a invité à réécouter ce que disait le nouveau bienheureux: «Tout le monde a droit à la paix dans son cœur!» À une époque marquée par les guerres et les violences de toute sorte, «où tant de personnes en République démocratique du Congo et ailleurs recherchent la paix, ces paroles nous touchent plus que jamais!», a observé le prélat. Si la célébration de la béatification de Floribert Bwana Chui a eu lieu à Rome, «c’est parce que, malheureusement, les conditions de sécurité et de tranquillité font défaut à Goma» son diocèse d’origine. Floribert espérait, a fait savoir le cardinal, espérait faire un pèlerinage à Rome. «Son souhait s’accomplit en quelque sorte spirituellement avec la célébration d’aujourd’hui», a-t-il déclaré. Goma, sa ville, connaissait un climat tendu, situation qui s’est empirée, car la capitale du Nord-Kivu se trouve actuellement sous occupation du groupe politico-militaire AFC-M23. Les témoignages des habitants de cette ville congolaise décrivent un climat sombre et d’un «mal-être» généralisé. Les témoignages recueillis au sujet de Floribert rapportent qu’il ne voulait pas la guerre et qu’il entendait, par son engagement, «réunir les jeunes de Goma comme dans une famille» et faire asseoir tous les peuples autour d’une même table. «Il rêvait d’être un homme de paix» et voulait contribuer à la paix sur sa terre, «qu’il aimait tant».  «Aujourd’hui, nous faisons donc nôtre son aspiration à un Congo en paix, réuni autour de la même table comme une famille. Prions avec foi pour la paix, en communion avec l’Église qui habite toute la République démocratique du Congo, ici représentée de manière significative», a déclaré le cardinal Semeraro.

Le choix décisif du bienheureux Floribert Bwana Chui

La table est aujourd’hui pour nous l’autel liturgique, d’où le Seigneur nous parle et nous nourrit et par laquelle il sanctifie le monde dans le Christ, par le culte rendu au Père dans l’Esprit Saint, a déclaré le cardinal Semeraro. Comme Floribert, autour de cette table, nous apprenons «à ne plus vivre pour nous-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour nous». «Pour ce jeune homme, a-t-il constaté, le moment du choix était vite arrivé: c’est lorsque, sous la menace et les flatteries de la corruption, on lui a demandé de faire passer à la douane des denrées alimentaires avariées qui auraient empoisonné les tables des habitants de Goma. Nourri de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie, il s’est demandé: «Si je fais cela, est-ce que je vis dans le Christ ? Est-ce que je vis pour le Christ ?». «En tant que chrétien, se répondit-il, je ne peux accepter de sacrifier la vie des gens. Mieux vaut mourir que d’accepter cet argent». C’est le choix décisif qu’il a choisi d’opérer, en ce moment dramatique où il s’agissait de choisir entre vivre pour soi-même et vivre pour le Christ. Cela a un prix élevé, la grâce dont parlait Dietrich Bonhoeffer. «Dans notre contexte, a déclaré le prélat italien, la grâce à un prix élevé est la résistance au mal, jusqu’au bout, jusqu’à l’effusion du sang». Le cardinal Semeraro a rappelé les mots du Pape François au sujet Floribert Bwana Chui le 2 février 2023 en s’adressant aux jeunes au cours de son voyage en RDC. Le défunt pontife rappelait comment le jeune de 26 ans n’a pas voulu tirer profit de la corruption et a gardé les mains propres. Il avait présenté ce jeune de Goma comme modèle pour tous les jeunes pour ne pas se laisser «engloutir par le marécage du mal».

Que l’exemple du bienheureux Floribert Bwana Chui nous aide à résister au mal

«Le bienheureux Floribert, a dit le cardinal Semeraro, a compris que son âme… mais aussi la vie de son peuple étaient infiniment plus précieuses que l’argent et aujourd’hui, grâce à la fidélité de sa vie qui l’a conduit au martyre, l’Église le désigne comme un témoin et le propose comme un maître pour nous tous. Il l’est pour de nombreux jeunes Africains, à qui il enseigne à ne pas se laisser vaincre par le mal, mais à vaincre le mal par le bien». Il est un maître d’espoir pour de nombreux jeunes du monde entier qui peuvent, par son exemple, «découvrir la force du bien et faire le bien, en résistant aux sirènes d’une vie dominée par la peur et l’argent».  Le cardinal Semeraro a conclu son homélie en priant pour que, par l’intercession du nouveau bienheureux Floribert Bwana Chui, le Seigneur puisse donner «aux jeunes et à tous les croyants de l’Église au Congo, en particulier à Goma, une nouvelle force pour poursuivre le bien et résister au mal». Il a aussi prié pour la Communauté de Sant’Egidio, afin que, encouragé par son exemple, puisse poursuivre «librement la triple voie de la prière, des pauvres et de la paix».

Avant la fin de la célébration, le cardinal Ambongo a dit un mot de remerciement au nom de l’Eglise du Congo, promettant de trouver des orientations pastorales pour lutter contre la corruption en RDC. Le fondateur de Sant’Egidio, Andrea Ricardi, a aussi exprimé sa gratitude au nom de la communauté, soulignant que ce jeune bienheureux devient un témoin, une lumière et un guide pour les plus vieux et pour les plus jeunes, pour les Congolais et pour les membres de Sant’Egidio.

source: https://www.vaticannews.va

Floribert Bwana Chui: les témoignages de sa famille et des proches

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Ce dimanche 15 juin sera béatifié le laïc congolais Floribert Bwana Chui, mort tué à l’âge de 26 ans en 2007 pour avoir résisté à la corruption. La messe aura lieu dans la basilique Saint-Paul-Hors-les-murs à 17h30 et sera présidée par le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les causes des saints. Pour sa famille biologique et ceux qui l’ont connu, le futur bienheureux laisse le modèle d’une personne pieuse, intègre et de lutte contre la corruption et contre les antivaleurs.

Après la reconnaissance de son martyre par le Pape François le 25 novembre 2024, le jeune laïc congolais, désigné comme martyr «de l’honnêteté et de l’intégrité morale», sera béatifié à Rome ce dimanche, en la solennité de la Sainte-Trinité. La nouvelle de cette béatification a été reçue avec une grande joie par l’Eglise du Congo et par la communauté de Sant’Egidio dont il était membre. La République Démocratique du Congo, son pays d’origine, sera doublement représentée, par des évêques, prêtres, personnes consacrées et fidèles laïcs; ainsi que par une délégation du gouvernement. Parmi les prélats congolais, sont annoncés le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa et Mgr Willy Ngumbi, évêque de Goma, diocèse d’origine de Floribert Bwana Chui. La communauté congolaise de Rome se prépare également à ce grand événement.

Mourir, plutôt que mettre la vie des autres en danger

Floribert Bwana Chui Bin Kositi a été enlevé le 7 juillet 2007, avant que son corps sans vie ne soit retrouvé deux jours plus tard devant l’Université Libre des Pays Grands Lacs (ULPGL), à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. C’est son refus de céder à la corruption qui lui a valu cette atrocité. Jeune commissaire au sein de l’Office Congolais de Contrôle (OCC), organisme de l’autorité nationale de contrôle des douanes et des marchandises, ce jeune congolais était chargé d’évaluer la conformité des produits passant la frontière Est de la République Démocratique du Congo. Dans l’exécution de sa mission, il est confronté au problème moral d’autoriser l’entrée en RDC de denrées alimentaires venant du Rwanda voisin, et qui n’avaient pas obtenu les autorisations compétentes pour leur commercialisation et leur consommation. Selon des témoignages, «Bwana Chui a préféré mourir en refusant de faire passer de la nourriture qui aurait pu empoisonner un grand nombre de personnes». Son honnêteté et son intégrité morale lui ont donc valu le martyre.

Gertrude Kamara Ntawira, mère de Floribert Bwana Chui
Gertrude Kamara Ntawira, mère de Floribert Bwana Chui

La joie de Gertrude Kamara Ntawira, mère de Floribert Bwana Chui

La famille Kositi a reçu la nouvelle de la béatification de leur fils avec beaucoup de joie et de satisfaction. Gertrude Kamara Ntawira, la mère biologique de Floribert, rend grâce car cette nouvelle de joie la sort de l’affliction dans laquelle elle était plongée depuis la disparition tragique de son fils. «Floribert, témoigne la maman, était assassiné au nom de sa foi chrétienne, pour avoir refusé une proposition de corruption visant à faciliter l’entrée des denrées alimentaires pouvant mettre en danger la santé publique sur le territoire congolais. Il a clairement fait son choix pour Dieu jusqu’à la fin et a choisi de mourir pour vivre dans le Christ». Maman Gertrude demande aux jeunes de suivre l’exemple de Floribert, qu’ils ne se laissent pas corrompre et suivent les valeurs de l’Évangile. Aux Autorités congolaises, elle demande la paix, particulièrement dans la région Est de la RDC où Floribert fut tué et où la population vit depuis plus de trois décennies un calvaire, sous la menace des groupes armés et l’agression de certains pays voisins.

Trésor Kositi: le combat de Floribert Bwana Chui Bin Kositi n’a pas été vain

Par son honnêteté et son intégrité morale, Floribert Bwana Chui bin Kositi est un modèle, non seulement pour les jeunes de la RD Congo, mais aussi pour ceux du monde entier, souligne Trésor Kositi, petit frère de futur bienheureux. «Pour moi, je trouve que son combat n’a pas été vain, il a gardé sa liberté. Cela est un exemple pour nous, chrétiens, catholiques, jeunes à travers le monde entier, et particulièrement ceux du Congo où la pratique de la corruption doit être encore combattue», déclare le jeune congolais. La béatification de son frère, estime-t-il, doit interpeller le monde face à cette réalité malheureuse qui devient un mode opératoire pour obtenir des gains disproportionnés. L’exemple de Floribert peut nous aider à «être plus justes et plus cohérents, car l’argent ou les biens de ce monde ne peuvent pas toujours avoir le dessus», souligne Trésor.

Trésor Kositi, petit frère de Floribert Bwana Chui Bin Kositi

Prier pour que le «fléau de corruption, ce mal qui ronge le monde, puisse cesser»

De son grand frère, Trésor retient le souvenir d’une personne modèle. «Il avait sa façon de vivre la vie chrétienne, il vivait dans la crainte de Dieu». Floribert était engagé dans plusieurs groupes et mouvements ecclésiaux, il avait été servant de messe à la cathédrale Saint-Joseph de Goma, il a fait partie de la chorale latine de la paroisse Saint-Esprit. «Il a davantage raffermi sa foi en partageant l’Évangile dans la Communauté Sant’Egidio où il était un ami et un frère, aux côtés des démunis, dont les enfants de la rue». Si Trésor avait un message à adresser à Floribert, il lui demanderait «d’intercéder auprès du Créateur pour le Congo et pour le monde entier pour que ce fléau de la corruption, ce mal qui ronge le monde, puisse cesser; et que nous puissions marcher dans la justice». «Floribert a su conserver sa liberté et a ainsi vécu de manière cohérente sa vie de chrétien». Faisant siens les mots du Pape François sur son grand-frère, Trésor montre que Floribert aurait pu gagner beaucoup d’argent, en cédant à ses tentateurs. Bien au contraire, «il a choisi d’être honnête, de dire non à la saleté de la corruption morale. Je pense que ces mots du Pape François devaient inspirer aussi nos politiciens dans leur vie», affirme-t-il.

Floribert Bwana Chui, à l’Ecole de la paix de Sant’Egidio, à Goma

Floribert Bwana Chui, un jeune fonctionnaire et pieux

Désiré Pengele, fonctionnaire au Département du Commissariat d’Avaries de l’Office Congolais de Contrôle (OCC), a guidé Floribert Bwana Chui dans ses premiers pas au sein de cet organisme, à Kinshasa. A l’époque, les jeunes nouvellement engagés à l’OCC, affectés à ce département, lui étaient confiés pour l’encadrement, dans le cadre de leur ronde d’intégration. «Dans la vague de jeunes universitaires venus entre 2006 et 2007, figurait le tout jeune Floribert». Proche de leur bureau à Gombe, une commune de la capitale congolaise, se trouve la paroisse Sainte-Anne, qui organise deux messes chaque matin, la première pour les paroissiens, et la deuxième, «de 7h à 7h30′ pour les chrétiens ayant quitté tôt leurs résidences, venus à la Gombe pour le travail, et qui profitent pour prier avant le boulot». «C’est donc là où nous commencions notre journée avec Floribert et faisions les pieds de là jusqu’au bureau», témoigne Désiré Pengele.

Une «amitié spirituelle», au-delà des relations du travail

Cette «amitié spirituelle» était ainsi née, et allait au-delà de la simple relation de travail. «Floribert avait toujours des bouquins sur lui et lisais beaucoup, il était discret et apprenait beaucoup, me demandant souvent tel ou tel document». Il continua avec ce rythme quand il repartit à Goma, de suite d’une mutation pour convenance personnelle, où il mourut. Le week-end ayant précédé sa mort, Désiré témoigne avoir fait un rêve, «dans la nuit de dimanche à lundi», où «Floribert me disait, par trois fois: « Pengele, tiens fort’‘». N’ayant rien compris du tout, le lundi, tôt le matin, l’ancien encadreur tenta d’appeler par son numéro de téléphone, «pensant qu’il pouvait être dans le besoin d’un document ayant trait au travail, comme il le faisait de temps en temps. Mais hélas! Le téléphone ne sonnait pas». Arrivé au bureau, Désiré révéla son rêve «à un proche qui est encore avec nous au Département». Pendant la journée, ce collègue viendra lui dire que Floribert avait été enlevé à Goma depuis le weekend et qu’il était introuvable. «Et près d’une heure après, le même collègue était revenu vers moi larmoyant et m’annonçant que Floribert avait été retrouvé mort à Goma» se souvient-il.

Seul, le chef du Département fit le déplacement de la capitale du Nord-Kivu pour assister aux obsèques. Les autres collègues demandèrent une messe à son intention. «J’ai eu à le revoir je pense deux fois en rêve. Et finalement, c’est fut à ma grande joie d’apprendre que le Saint Père François l’avait élevé au rang de Serviteur de Dieu, et après, qu’il sera béatifié». «Au bureau ou à la cité, j’ai toujours parlé de Floribert. Que Floribert prie pour notre pays, pour notre jeunesse et pour notre entreprise l’Office Congolais de Contrôle», qui a récemment demandé une messe pour lui, conclut Désiré Pengele.

source : https://www.vaticannews.va

Le Diocèse de Goma célèbre 65 ans d’érection canonique et 50 ans d’épiscopat de Mgr Faustin Ngabu

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Le laïc congolais Floribert Bwana Chui sera béatifié à Rome le 15 juin

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«Reconnu comme martyr de l’honnêteté et de l’intégrité morale», Floribert Bwana Chui Bin Kositi sera béatifié le dimanche 15 juin 2025 à Rome, dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, en la solennité de la Sainte-Trinité. Dans sa note annonçant «l’heureux événement», l’évêque de Goma, Mgr Willy Ngumbi, précise que le lieu et la date ont été communiqués par le dicastère des Causes des Saints.

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

Le martyre du serviteur de Dieu Floribert Bwana Chui Bin Kositi, fidèle laïc congolais, mort à 26 ans en 2007, avait été reconnu par le Pape François le 25 novembre 2024. Le défunt pontife avait ainsi autorisé la publication du Décret par le Dicastère des Causes des Saints. Le 20 avril 2025, dimanche de Pâques, l’évêque de Goma a adressé une note «aux fidèles chrétiens et aux hommes et femmes de bonne volonté», dans laquelle il annonçait la joie de la béatification de ce jeune laïc, présenté comme modèle «de l’honnêteté et de l’intégrité morale».

«Cette joie est désormais effective étant donné que le Dicastère vient de préciser le lieu et la date de l’heureux événement. Il s’agit bel et bien du dimanche 15 juin 2025, à Rome, en la solennité de la Sainte Trinité», a écrit Mgr Ngumbi.

Un employé honnête, vivant selon les valeurs de l’Évangile

Dans sa note, le prélat congolais rappelle la personne de Floribert Bwana Chui, «jeune laïc, né le 13 juin 1981 à Goma en République Démocratique du Congo, et martyrisé à Goma même le 8 juillet 2007», en haine de la foi. Issu d’un milieu aisé, Floribert Bwana Chui a étudié le droit et l’économie.

Ce jeune congolais débuta sa vie professionnelle à Kinshasa comme commissaire aux réclamations au sein de l’Office Congolais de Contrôle (OCC), organisme de l’autorité nationale de contrôle des douanes et des marchandises où il était chargé d’évaluer la conformité des produits passant la frontière Est de la République Démocratique du Congo. Il fut ensuite transféré au poste de Goma comme chef de bureau de l’OCC. Durant ses années d’études, Bwana Chui avait rejoint la Communauté de Sant’Egidio. Il a aidé comme bénévole et s’occupait des enfants de la rue.

Dans l’exécution de sa mission, Floribert Bwana Chui est confronté au problème moral d’autoriser l’entrée au Congo Kinshasa de denrées alimentaires venant du Rwanda voisin, et qui n’avaient pas obtenu les autorisations compétentes pour leur commercialisation et leur consommation. Selon des témoignages, «Bwana Chui a préféré mourir en refusant de faire passer de la nourriture qui aurait pu empoisonner un grand nombre de personnes».

Le martyre de Floribert Bwana Chui

Le refus de «l’argent sale» lié à des transactions illicites a été la cause de sa mort. Il jugeait immoral de laisser passer des tonnes de denrées avariées et toxiques à destination des populations en échange de quelques milliers de dollars. Il avait fait détruire des lots de riz périmés et refusé des pots-de-vin. Cette intégrité lui a coûté un enlèvement suivi de son assassinat. Des témoins affirment qu’il disait souvent: «l’argent disparaîtra vite. Quant à ces personnes qui auraient consommé ces produits, que serait-il advenu d’elles?» «Est-ce que je vis pour le Christ ou pas? Voilà pourquoi je ne puis accepter. Mieux vaut mourir que d’accepter cet argent». Âgé de 25 ans, Floribert Bwana Chui sera enlevé puis tué dans la nuit du 7 au 8 juillet 2007, pour n’avoir pas cédé à la corruption.

Selon le témoignage de Mgr Faustin Ngabu, alors évêque de Goma, «Floribert Bwana Chui Bin Kositi est mort en raison de son honnêteté. C’est quelqu’un qui a su conserver sa liberté dans une situation extrêmement difficile. Ce qu’il a vécu a été une manifestation forte de sa foi chrétienne».

Messe d’action de grâce à Goma le 8 juillet 2025

Après la messe de béatification à Rome, une messe d’action de grâce sera célébrée à Goma le mardi 8 juillet, jour d’anniversaire de son martyre. Pour Mgr Ngumbi, cette béatification est pour l’Eglise du Congo et pour le diocèse de Goma «un élan d’espérance et un motif d’action de grâce au Seigneur qui ne cesse de nous combler de ses merveilles». L’évêque souligne aussi que le martyre de Floribert Bwana Chui est un honneur pour le laïcat et la jeunesse de la RD Congo, «un appel à plus d’engagement de chacun pour davantage de justice, de paix et de fraternité dans la foi et la confiance au Christ Ressuscité». Dans l’attente de ce jour joyeux, le prélat invite les fidèles et les personnes de bonne volonté à porter cet événement dans la prière.

Floribert Bwana Chui deviendra le quatrième bienheureux congolais

Avec sa béatification, Floribert Bwana Chui deviendra le quatrième bienheureux congolais, suivant les pas de ses trois compatriotes martyrisés à cause de leur foi et de leur intégrité: Sœur Anuarite Nengapeta, le laïc Isidore Bakanja et l’abbé Albert Joubert, qui a été béatifié avec trois missionnaires xavériens le 18 août 2024 à Uvira, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Annonce de la béatification du serviteur de Dieu Floribert BWANA CHUI BIN KOSITI

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LETTRE PASTORALE CARÊME 2025

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Message de l’EAC

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